Você que me lê, me ajuda a nascer.
segunda-feira, maio 07, 2007
Pour Mighian, a baiana.
Cela a commencé une nuit; on s’en souvient. Une nuit presque blanche, où la lune, pâle, triste et implacable, contemplait de là-haut la misère du monde. Tellement indiscrète. A frôler l’insolence. Elle éclairait de sa lumière crue les bassesses d’en bas, les matelots des ports qui vident leurs âmes dans le corps de femmes, les êtres rampants et les fantasmes indicibles.
Lentement, méthodiquement, elle cherchait sur terre un réconfort, allant jusqu’au bout du pays.
Elle arriva à Bahia au petit matin, épuisée, plus pâle que jamais. Les flots lui renvoyaient des éclats argent, d’un froid bleuté. Et aussi, un clapotis, promesse de vie. A peine elle eut le temps d’esquisser un sourire qu’un vieux pêcheur insomniaque crut lire avant qu’elle ne plonge dans le fond de la baie.
Elle avait cru que, enfin, elle pourrait engendrer la couleur.
Une fille, dorée, gracile, aux proportions grecques et au sourire immaculé, sortait de l’eau, nue, luisante et éclatante dans le soleil levant. Elle tournait le dos vers l’astre moribond et rayonnait la vie jusqu’aux pointes des seins.
Le vieux pêcheur, indifférent, replia ses filets, fourbu, et regagna sa hutte.
Et la fille dorée, bénie par tous les saints, avançait lentement dans le jour qui naissait….
Y.
São Paulo, le 3 mai 2007
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